Communiqué de presse de la DBB-ASBL relatif à la visite de la CVR Commission Vérité et Réconciliation du Burundi.
Nous venons d’accuser réception de l’invitation nous adressée par Son Excellence l’Ambassadeur Ntahiraja , portant sur la visite de la CVR et son président Pierre Claver Ndayicariye .
Par la présente nous , la DBB-ASBL , Diaspora Burundaise de Belgique , une association sans but lucratif , composée de Burundaises et Burundais de toutes tendances politiques et confessionnelles , souhaiterait porter à la connaissance du public ce qui suit :
1. En tant que DBB -ASBL , dans toute sa diversité, comme expliquée ci haut nous avions déjà eu l’occasion de nous exprimer, il y a quelques mois , sur la CVR compte tenu de l’impasse dans laquelle elle est en train de nous entrainer. Dans un appel intitulé la « Réconciliation des Burundais : un appel à la conscience citoyenne , publié sur notre site Internet et diffusé dans les canaux de communication habituels , nous avions dressé les insuffisances et la partialité des actions menées par la CVR en soulignant que « le peuple Burundais n’a ni toute la vérité sur les massacres encore moins la réconciliation. La politique de réconciliation est une action profitable à tous mais seulement si elle est conduite de manière responsable sans parti pris. Il est temps pour nous de semer cette graine de la réconciliation qui manque encore et peut-être de réécrire l’Histoire du peuple Burundais dans un vrai mouvement d’ensemble ».
2. Lorsque la CVR -Commission Vérité et Réconciliation a été pensée par les Accords d’Arusha en 2000 , elle avait été conçue comme un des mécanismes de justice transitionnelle dont le but est de connaitre toute la vérité, cette dernière étant considérée comme la base de la réconciliation. Si les équipes de la CVR mises en place avant 2018 ont pu , bon an mal an , défricher le terrain en recueillant quelques témoignages nous constatons malheureusement que l’équipe mise en place depuis 2018 et dirigée par Mr Ndayicariye est devenue un pendant d’un parti politique . Elle ne parvient pas véritablement à se placer au-dessus de l’impartialité ambiante ni dans les témoignages recueillis sur les différents crimes ni dans leurs conclusions. La DBB , en sa qualité d’organisation basée sur les valeurs de diversité et d’inclusivité n’arrive pas à reconnaitre la CVR actuelle : elle manque d’impartialité , de professionnalisme et ne s’intéresse qu’à une partie de la vérité historique des Burundais
3. Et pourtant , sous la direction de Mr Ndayicariye, la CVR a eu une occasion en or d’arrimer les objectifs de vérité et réconciliation aux souhaits du peuple Burundais tels qu’exprimés clairement dans le paragraphe y relatif dans les Accords d’Arusha. De plus , au cours des nombreuses campagnes et tournées de la CVR , que ce soit au sein des communautés religieuses , de l’armée et ailleurs plusieurs voies se sont élevées pour exprimer et réclamer ce qui manque le plus réellement au peuple Burundais : la sérénité , le calme , la paix, la vérité et enfin la réconciliation . La CVR , sous la direction de Mr. Ndayicariye a préféré agir comme un des personnages dans le roman de George Orwell « 1984 »:toujours prendre une chose pour son contraire, en proclamant à cor et à cri que la CVR a réussi son pari , là où d’autres ne voyaient qu’échec cuisant.
4. Nous souhaiterions profiter de cette occasion pour lancer un appel à nos compatriotes , TOUS, en leur demandant de ne pas se laisser abuser par les politiciens donneurs de leçons déguisés en rassembleurs. Ne répondez pas à l’invitation de la CVR sous la direction de Mr Ndayicariye . Les simples gens l’ont d’ailleurs criés à maintes reprises en disant « Mwebwe abize , ni mwebwe muri inkwezi z’amarere » ( les fauteurs de troubles sont les intellectuels). Qui peux oser affirmer le contraire lorsqu’on connait le passé du Burundi ?
5. Enfin la DBB- ASBL a appris que la CVR a déjà présenté son rapport au Parlement Burundais et ce dernier en a même tiré les conclusions. Il est donc particulièrement étonnant que la même CVR puisse relancer ses tournées et plus encore en Belgique. Cette action est , aux yeux de la DBB-ASBL, une manœuvre politicienne dont le but est de se donner une conscience tranquille en faisant croire à une certaine opinion que même les Burundais de Belgique ont été consultés et qu’ils adhèrent à des conclusions par ailleurs tirées à l’avance. La DBB- ASBL ne peut en aucun cas s’associer à cette stratégie de mensonge au peuple Burundais
Nous avons un chemin à prendre , celui de la paix et la réconciliation , c’est le seul choix possible , c’est le choix de la raison, c’est la voie et la voix de la majorité silencieuse et raisonnable.
Pour la DBB- ASBL
Emery Kameya , Président.